L'épicerie sociale a été ouverte en 1996 dans le quartier Rome Saint-Charles. Elle accueille des familles vitryates qui n'ont pas les moyens de se nourrir.
DANS le quartier Rome Saint-Charles, cachée entre des pavillons et des immeubles, se trouve une « supérette ». Aucune enseigne n'est apposée sur la devanture. Et pour cause, il s'agit de
l'épicerie sociale.
Ouverte en avril 1996 à la place d'un « 8 à Huit », elle accueille, le mardi et le vendredi, des familles vitryates qui n'ont pas les moyens de se nourrir. « Chaque famille dépose une demande
d'attribution auprès de son référent social, explique Christine Lhomme, directrice du Centre communal d'action sociale (CCAS) qui gère l'épicerie sociale. On tient compte des revenus auxquels
on déduit les charges courantes, puis on divise la somme obtenue par le nombre de personnes au foyer. On calcule ainsi un reste à vivre mensuel par personne. En fonction du barème, une somme
est attribuée : de 20 euros par mois pour une personne située en haut de la tranche, à 110 euros par mois pour une famille de 6 personnes au plus bas de la tranche ». Cette somme est attribuée
pour une durée de 4 mois maximum, renouvelable indéfiniment.
Chocolats de Pâques, bloc de foie gras…
Comme dans n'importe quel libre-service, les familles font leurs courses avec leur panier à la main. Elles se promènent devant des rayons bien garnis. A l'épicerie sociale, elles trouvent tous
les produits alimentaires comme le lait, la farine, le riz, les pâtes, le sucre, le sel, l'huile, le vinaigre, la sauce tomate, les boîtes de conserve, les fruits et légumes frais, la viande,
la charcuterie, les œufs, le fromage… et même des surgelés et des plats préparés individuels.
« À l'ouverture, on ne proposait que des produits de base, se souvient Christine Lhomme. Au fil du temps, la gamme s'est étoffée pour correspondre aux besoins. Aujourd'hui, il y a de quoi
prévoir des repas complets et équilibrés ».
La grande majorité de ces denrées sont fournies par la banque alimentaire Champagne Sud et Meuse, implantée à Saint-Dizier. Celle-ci récupère les invendus dans les grandes surfaces et
les surplus de la base Intermarché de Luxémont-Villotte. Une fois par an, elle organise une collecte dans les hypermarchés et supermarchés. C'est ainsi que les familles peuvent
parfois trouver dans les rayons de l'eau vitaminée, des chocolats de Pâques et même des blocs de… foie gras d'oie.
Le CCAS n'achète, lui, que les œufs, les produits d'hygiène et d'entretien. Ces deux derniers produits sont limités à un seul achat par mois « pour que toutes les familles puissent en bénéficier ». L'an dernier, 82 tonnes de denrées ont été acheminées à l'épicerie sociale.
Dans cette supérette, les produits sont moins chers que dans les grandes surfaces. Ici, les familles paient 0,40 euro le kg de tomates, 0,20 euro la salade ou encore 0,60 euro le kg de
poivrons. Leur panier garni, elles déposent leurs achats sur un tapis roulant. Comme dans n'importe quel libre-service, chaque produit est scanné, puis enregistré dans la caisse. La différence
ne se voit que sur le ticket de caisse. Les familles paient 10 % de leurs achats.
En 1996, l'épicerie sociale accueillait 383 familles de Vitry-le-François. Aujourd'hui, 366.
Stéphanie GRUSS
Les 15 ans de l'épicerie sociale de Vitry-le-François sont fêtés aujourd'hui à 10 h 30 en présence du président du conseil général de la Marne, René-Paul Savary. L'épicerie sociale est ouverte le mardi et le vendredi, de 9 heures à 11 h 30 et de 14 heures à 16 h 30, au n° 43 rue Saint-Charles.
L'Union - Publié le lundi 27 juin 2011