Il est désormais loin le temps de la Comilog et de son panache orangé
qui colorait le ciel du port de Boulogne. C'est aujourd'hui que sont inaugurés les nouveaux locaux de Scamer-Capitaine Houat, en lieu et place de l'ancienne usine de sidérurgie. C'est dans cette unité moderne qui emploie près de deux cents salariés, que les Mousquetaires (Intermarché, Restaumarché,...) misent énormément pour leur approvisionnement en produits de la mer. « Nous avons investi 10 millions d'euros ici pour rassembler nos quatre anciennes unités qui étaient disséminées dans plusieurs sites de Capécure , explique Tony Lorant, directeur du site Capitaine Houat. On peut produire 4 500 tonnes de produits finis par an. Mais dans cinq ou six ans, on espère passer à 7 500 tonnes. » Sous ses pieds, où son bureau est installé, la température chute à 2°. Une cinquantaine de fileteurs s'activent à la production sur des colins, des roussettes mais surtout des saumons, qui représentent 50 % de l'activité. Alors que les poissons blancs, sauvages, sont encore découpés par l'homme, le saumon passe lui dans les entrailles de machines en inox. Après avoir été étêtées, les énormes bêtes passent dans un fileteur automatique qui les transforme en deux larges filets roses. Vient ensuite l'étape du « desarrêtage » mécanique. Dégraissés par des fileteurs, les saumons sont enfin mis sous glace dans des boîtes en polystyrène. Une machine est aussi réglée pour couper automatiquement les filets en pavés de poids identique.
Capitaine Houat vend en effet des barquettes, à poids et prix fixes. « C'est un repère important pour les consommateurs du rayon libre-service, qui est en pleine expansion », explique Fabrice Garcin, responsable chez Scamer. Les barquettes, justement, passent ici à vive allure avant de rejoindre les camions d'expédition qui attendent sur les quais d'embarquement.
Tony Lorant aimerait ouvrir dès l'année prochaine une nouvelle operculeuse (où l'oxygène des barquettes est extrait par un procédé intégrant notamment le CO²). Objectif : réussir à emballer 1 800 barquettes à l'heure. Il reste donc encore des défis à relever pour les Mousquetaires. •
OLIVIER MERLIN
jeudi 25.11.2010 - La Voix du Nord