Grève et colère chez Val d’aucy
Un comité d’établissement a débuté hier sur le site de Val d’aucy, à Ciel, pour examiner le plan de sauvegarde de l’emploi du groupe Cecab. Les salariés oscillent entre colère et résignation.
j’ aimerais y croire. Mais je pense que c’est un leurre. Et c’est du chantage ». Thierry, depuis 17 ans chez Val d’aucy, était mercredi matin, comme des dizaines d’autres salariés, vent debout contre la proposition faite récemment par le groupe Cecab : poursuivre l’activité six mois de plus, jusqu’en septembre, à leurs conditions. « Ils souhaitent que nous laissions partir les machines dont ils auront besoin, et qu’il n’y ait pas de revendication durant cette période, explique Sandrine Bernadat, déléguée syndicale CGT. Nous voulons ces mois supplémentaires, mais sans condition. »
Si la poursuite de l’activité n’était pas à l’ordre du jour du comité d’établissement extraordinaire qui s’est tenu hier, la proposition faite par le propriétaire du site lors d’une réunion en décembre au ministère du Redressement productif a suscité la colère et l’indignation des salariés. Le comité d’établissement s’est donc tenu après un blocage de la salle par une cinquantaine de personnes, qui ont quitté les lieux après l’arrivée de l’huissier de justice mandaté par le groupe Cecab.
Mais les salariés ont tenu à marquer leur engagement dans le lancement des négociations, en débrayant toute la journée et en patientant devant le site de l’usine, malgré le froid. Un brasero a fini par être allumé, nourri en palettes de bois, pour permettre aux présents de se réchauffer. « Il n’y a aucune volonté de dialogue, dénonçait un salarié. On doit s’estimer heureux avec ce qu’on nous donne. C’est pour ça qu’on est là ! ». Le mécontentement était d’autant plus grand que la CGT Val d’aucy a annoncé le nom du repreneur qui s’était fait connaître en décembre : « Intermarché ». Une offre qu’aurait déclinée Cecab. « Nous savons qu’Intermarché était en capacité de faire une offre », confirmait hier le cabinet du président du Conseil général, Rémi Chaintron. Intermarché n’a pas pu commenter cette information. Le service communication du groupe Cecab a affirmé n’avoir « jamais reçu d’offre ». « Et si nous recevions une offre pour une activité similaire et donc concurrente, nous la refuserions », ajoutait-il.
Le comité d’établissement a commencé hier l’examen du plan de sauvegarde de l’emploi proposé par Cecab. Mais à la fin de l’après-midi, la lecture du plan en lui-même n’avait pas débuté.
« La direction a souhaité nous présenter les documents de la réunion au ministère sur la poursuite de l’activité, mais nous avons refusé car ce n’était pas à l’ordre du jour », précisait Véronique Lartaut, secrétaire adjointe du CE, syndiquée CGT. Le comité pourrait donc se réunir à nouveau ce jeudi matin, pour notamment désigner un expert-comptable. « C’est le début de la bataille », commentait Sylvie Bernardat.
Le Journal de Saone et Loire - le 10/01/2013