« Nous sommes saturés », lance le responsable du site, Fabrice Éveno. Cette extension a porté non seulement sur « l’agrandissement des locaux », mais aussi sur « l’augmentation des outils de production », précise-t-il.
Avec le hors groupe, elle fournit des enseignes comme Casino ou Carrefour. « C’est important pour des produits à niche comme ça, fait remarquer le patron. Le métier est tellement spécifique, qu’on est obligé de se spécialiser. »
Au fil des ans, une partie du travail a été mécanisée, mais le processus est encore très manuel : nettoyage, salage, enfilage des boyaux, fumage au bois de hêtre, cuisson au bouillon dans des grands bacs, etc.D’une quarantaine de salariés il y a deux ans, Triskel est passé à cinquante désormais. « Vu la spécificité du travail, la main-d’œuvre est quasiment toute en CDI. Ça permet d’avoir une qualité de travail sur toute l’année », fait remarquer M. Éveno.
La production est désormais de 330 tonnes de produit cuit à l’année. « Sur la place publique, on fait partie des quatre gros en France. » Il y a aussi des petits producteurs, comme les artisans de Guémené, qui fabriquent l’andouille de manière artisanale. Mais ils ne jouent pas dans la même catégorie. « On a une clientèle différente de Rivalan Quidu. Ce n’est pas le même prix de vente non plus », souligne le responsable du site.
Ici, on est sûr une production industrielle. Triskel fonctionne cinq jours sur sept. 270 000 andouilles sortent de l’usine chaque année. « Cela fait 1 000 à 1 200 andouilles par jour, mais on travaille en temps annualisé. » Cette activité connaît une petite saisonnabilité, en juillet et août : « C’est lié à l’activité touristique de la Bretagne. » Le reste de l’année est « assez linéaire ».
Fabrice Éveno est content que la production d’andouille se porte bien. C’est prometteur pour l’avenir. « Ça veut dire qu’il y a des jeunes consommateurs, dit-il. On pense trop souvent qu’un produit typé comme celui-là correspond à une classe d’âge vieillissante. Ce n’est pas vrai. » Peut-être est-ce dû aux tendances actuelles de consommation, vers plus de traditionnel ? « Sans doute aussi. Les appellations Itinéraire des saveurs ou Terroir et Ethnique, on est en plein dedans. »