Lectoure. Les Mousquetaires toujours sous tension

Hier matin, devant la base Intermarché de Lectoure./Photo DDM, S.L.

«Nous nous battrons avec panache. Nous allons montrer à ces messieurs qui sont les vrais mousquetaires !» La formule lancée hier matin par Cyril Chenin, membre de l'intersyndicale de la base Intermarché de Lectoure, fait mouche. Une centaine de salariés et d'élus locaux se sont retrouvés devant les grilles de l'entreprise pour dire leur opposition au projet du groupe des Mousquetaires de fermer cette base logistique dans un délai de trois ans. Cette manifestation se déroulait deux mois jour pour jour après un premier rassemblement organisé à l'annonce du plan.

Hier, une réunion du Comité central d'entreprise (CCE) avait lieu à Paris. La direction remettait aux différents membres du CCE un document détaillant le projet. Comme les syndicats le craignaient, le projet de fermeture de la base de Lectoure est bel et bien confirmé pour fin 2015. Au-delà de cette date, les salariés devront aller travailler à plus de 70 km de là, sur le site de Monbartier (Tarn-et-Garonne).

Cerise sur le gâteau, ils ne seront plus salariés d'Intermarché, mais d'un prestataire de service dont le nom n'est pas encore connu. Hier matin, les élus se sont succédé pour dire à nouveau leur indignation et leur détermi nation. Le maire de Lectoure Gérard Duclos, le sénateur maire de Fleurance Raymond Vall, le conseiller général Georges Courtès ont dit d'une voix unanime qu'ils mettraient tout en œuvre pour faire barrage à un projet qui va priver ce secteur du Gers de près de 300 emplois.

«Le combat va être rude» prévient Raymond Vall qui trouve «injuste et révoltant» qu'un groupe qui obtient des résultats fasse ainsi disparaitre des emplois d'un territoire pour pouvoir faire encore plus de profits. Hier soir, une réunion était organisée à la mairie de Lectoure pour décider de la prochaine action à mener. Elus et salariés veulent organiser une nouvelle manifestation jeudi prochain alors que se tiendra à Paris la première réunion de travail pour la mise en œuvre du projet. La direction du groupe Intermarché invoque une augmentation du coût du transport pour réduire de moitié le nombre de ses bases logistiques en France.

La Dépêche.fr - le 14/09/2012