240 salariés sont employés sur le site Intermarché de Rochefort-sur-Nenon / Photo Serge Dumont
C'est par la presse que les salariés ont appris l'acquisition d'un terrain pour une éventuelle installation d'une « super-base » d'Intermarché à Belfort. La CGT exige des explications
À l'appel de la CGT, près de 90 % du personnel travaillant sur l'entrepôt a assisté hier matin à une assemblée générale au cours de laquelle le syndicat a rappelé qu'il voulait le maintien de l'emploi Intermarché sur Rochefort « et qu'il y avait du terrain sur Rochefort et aux environs ».
Les 240 salariés du site sont en effet très inquiets depuis qu'ils ont appris, par la presse, que le groupe Intermarché avait acquis récemment un terrain vers Belfort pour y construire une super-base qui emploierait 400 personnes.
Ils redoutent que cette base, si elle devait voir le jour, ne condamne les autres bases de la région, dont celle de Rochefort-sur-Nenon (notre journal de mercredi).
Depuis hier vendredi, la CGT appelle à débrayer chaque jour « jusqu'à ce que la direction réponde par écrit à nos demandes sur l'avenir de Rochefort ».
La CGT demande aussi une revalorisation des salaires. Les syndicalistes rencontreront le maire de Dole mercredi à 18 heures.
Ils prévoient également de rencontrer Philippe Manzoni, patron des Intermarchés de Dole et responsable national des achats au sein du groupe.
Un rendez-vous est également prévu ce lundi avec le député Jean-Marie Sermier.
Contacté hier, le parlementaire s'est dit « très en colère » devant l'attitude de l'Agence régionale de développement (ARD) sur ce dossier.
« J'ai appelé son directeur pour lui dire ce que j'en pensais ». Jean-Marie Sermier reproche à l'ARD, qui pourrait donner des subventions au projet d'Intermarché sur Belfort, de n'avoir pas informé les élus du Conseil général du Jura.
« Alors que le Département est membre de l'ARD ! Franchement, c'est scandaleux. Ils n'ont même pas passé un coup de fil à Jean Raquin. Et aucun dossier n'a été déposé pour un éventuel développement de la base de Rochefort. Je dirai aussi à la présidente de la Région, Marie-Guite Dufay, que ces effets d'annonce, à la veille des élections, sont particulièrement malsains ».
La CGT demande à la Région de refuser qu'un projet sur Belfort remette en cause l'emploi sur Rochefort.
« 400 emplois à Belfort, c'est 240 emplois en moins à Rochefort. Nous sommes dans la même région » explique la centrale dans un tract distribué hier aux portes de l'entreprise.
S.D.
Le progrès - le 13/02/2010