Comme dans la plupart des 38 bases logistiques de France, les salariés ont cessé le travail vendredi pour protester contre la faible augmentation salariale.
Des drapeaux qui flottent au vent, des pneus qui brûlent et dégagent une fumée noire et nauséabonde. Impossible de ne pas voir le piquet de grève installé hier matin, dès 4 heures, devant l'entrée de la base logistique Intermarché.
Elle fournit une centaine de magasins d'enseignes Intermarché et Netto dans toute la Picardie et au nord de Paris, et emploie 245 salariés.
Et cette base, l'une des 38 que compte la France, n'est pas la seule à s'être mise en grève hier.
La quasi-totalité des sites avait répondu à l'appel des syndicats (CGT, FO et CFTC) pour observer un arrêt de travail afin de protester contre l'issue des réunions annuelles concernant la négociation de la revalorisation salariale du personnel.
«Ces négociations salariales se font sur le plan national depuis le 4 février. L'an dernier, nous avions eu 2%. Cette année, on ne nous offre que 1,4% d'augmentation, soit environ 20 euros par mois. Ça ne fait même pas un euro par jour. On nous prend pour quoi ? » déplorent d'une même voix trois délégués syndicaux, Francis Caron (CGT), Pierre Berry (CFTC) et François Oblet (FO).
Les grévistes ont avisé le directeur de site, M. Schuller, qui s'est logiquement refusé à tout commentaire, n'étant qu'un intermédiaire : le conflit oppose les salariés à la direction nationale, qui elle non plus n'a pas souhaité s'exprimer.
«Il y a aussi un autre problème, ajoute Pierre Berry. La direction nous avait fait des promesses concernant nos primes de réalisations d'objectifs. Les chiffres ont été modifiés sans qu'on soit avisé. On nous a roulés dans la farine ».
Les salariés ont donc cessé le travail, sans pour autant empêcher la circulation des camions. «Tôt ou tard, les quais vont être surchargés et le site devra s'arrêter. On attend désormais, comme tous nos collègues sur le plan national, de voir l'augmentation de nos salaires passer de 1,4 à 3 ou 4% », termine Francis Caron.
Le Courrier Picard - VINCENT FOUQUET
Le 25/02/2012